Or et plomb : métaux usuels pour les soudages

L’or et le plomb sont 2 matériaux qui ne peuvent être dissociés du soudage. Ayant chacun leurs propres caractéristiques, ils restent des métaux usuels pour entreprendre les travaux de soudure.

Or

Caractéristiques

  • Symbole : Au
  • Densité : 19,3
  • Poids atomique : 197,2
  • Point de fusion : 1 063°
  • Point d’ébullition : 2 660°
  • Métal pur, couleur jaune brillant ou rougeâtre

Propriétés

  • Grande malléabilité
  • Excellent conducteur de chaleur
  • Inoxydable

Utilisation

Spécialement en bijouterie, en dentisterie

L'or

L’or

Soudage à la soudure faible

Ces soudages se font au moyen d’alliages plus fusibles que les parties à assembler. On les appelle communément soudures au quart, au tiers, au deux selon la proportion de métaux étrangers qui entrent dans leur composition.

La soudure :

  • au quart est composée de : 3/4 or – 1/8 argent – 1/8 cuivre
  • au tiers est composée de : 2/3 or – 1/6 argent – 1/6 cuivre
  • au demi est composée de : 1/2 or – 1/4 argent – 1/4 cuivre

Comme pour toutes les autres soudures, il est beaucoup plus sûr de l’acheter dans le commerce que d’essayer de la réaliser soi-même.

Pour souder des pièces d’or ou d’argent, on assemble par un fil de fer les 2 parties à joindre, on les dégraisse, si nécessaire, et on les saupoudre de limaille de soudure mêlée à de la poudre de borax ; puis, on dirige dessus le dard d’un chalumeau air-gaz qui opère la fusion de la soudure et, par la suite, l’assemblage des pièces.

Lorsqu’on a plusieurs soudures successives à réaliser sur de mêmes pièces, on utilisera, pour les premières, la soudure dont l’alliage a le titre le plus élevé parce qu’étant moins fusible, ils ne pourront être fondus lorsqu’on réalisera les soudures suivantes pour lesquelles on utilisera du métal d’apport aux titres inférieurs et décroissants, qui exigent moins de chaleur pour entrer en fusion.

Les soudures n’ayant jamais l’éclat du métal fin, il y a lieu, après un premier polissage, de « parer » les objets ayant fait l’objet d’un soudage, avec un liquide qui exerce une action corrosive sur l’alliage de surface et, en dissolvant le cuivre qu’il contient, laisse à nu le métal fin.

On utilisera un mélange d’ammoniaque et de soude caustique et éventuellement d’alun. On y fait bouillir la pièce, puis on fera un dernier polissage qui lui donnera son éclat final.

On peut également employer un bain constitué d’un mélange de vitriol et d’eau distillée. Toutefois, il faudra éviter une trop forte concentration de vitriol parce que, dans cet acide, l’or risque de tomber en poussière.

Sachons enfin que l’or se soude avec un chalumeau air-gaz alimenté en oxygène par la bouche, tandis que le platine requiert un chalumeau oxyacétylénique.

Le flux décapant à utiliser, outre le borax, est l’eau régale.

Plomb

Le plomb

Le plomb

Caractéristiques

  • Symbole : Pb
  • Densité : 11,4
  • Poids atomique : 207,2
  • Point de fusion : 327°
  • Point d’ébullition : 1 740°
  • Métal pur gris bleuâtre

Propriétés

  • Grande malléabilité
  • Grande soudabilité
  • S’oxyde rapidement à l’air, légèrement humide, mais uniquement en surface
  • Est surtout attaqué par l’acide azotique
  • Est dissous par l’acide chlorhydrique humecté et chaud

A l’état de fusion, il s’oxyde excessivement vite et si la couche ‘oxyde est éliminée, elle se reforme aussi vite.

Il est ainsi possible de transformer toute la masse en fusion en oxyde de plomb.

D’autre part, si le plomb s’oxyde rapidement à l’air, comme beaucoup d’autres métaux, il présente, sur ses semblables, l’avantage d’être préservé de la complète oxydation par la première couche d’oxyde, si mince soit-elle, qu se forme.

Celle-ci remplit à l’égard du reste de la masse, la fonction d’une enveloppe imperméable à l’air.

C’est la raison pour laquelle le plomb a toujours été utilisé pour la couverture des toitures.

Soudage

Toujours à la soudure faible, c’est le métal type pour ce genre de soudage.

Exemples de soudage de tuyaux de plomb

Assemblage de 2 tuyaux

Pour l’assemblage bout à bout de 2 tuyaux de plomb, on procédera grosso-modo de la même manière que pour les tuyaux de cuivre.

On commencera par évaser le tube destiné à recevoir le second, de façon à ce que celui-ci puisse pénétrer facilement dans le premier.

On utiliser une toupille de bois ou, à défaut, un simple morceau de bois qu’on aura taillé en forme.

Ensuite, on amincira légèrement l’intérieur du tuyau évasé, à la râpe, puis on décapera les parties intérieures et extérieures avec le tampon d’ouate d’acier.

On emboîtera les 2 sections l’une dans l’autre et on les chauffera à la lampe, puis on fera couler de la stéarine dans le joint.

Pour ce faire, on déposera le décapant sur le pourtour du joint et on le chauffera à la lampe ; dès que les pièces à unir seront bien imprégnées de flux décapant, on approchera la baguette de soudure qu’on laissera fondre et couler, à son tour, dans le joint.

Ce dernier étant rempli de métal d’apport, on repassera ensuite le bloc de stéarine sur toute la circonférence, on effectuera un rapide étamage des bords, puis on changera le joint de soudure qu’on étalera au moyen du chiffon, toile à matelas, avant que la soudure ne soit totalement liquéfiée, c’est-à-dire au moment où elle commence à former un genre de pâte et, ce, tout en alternant le réchauffement de la soudure et le lissage avec le chiffon.

On procédera de la sorte jusqu’à ce qu’on obtienne un bourrelet formant olive.

Des tuyaux en plomb

Des tuyaux en plomb

Branchement latéral

S’il s’agit de réaliser un branchement latéral, le processus d’exécution est à peu près identique. Toutefois, il se pratiquera comme-suit :

  • on ouvrira, dans le premier tube, l’ouverture destinée à recevoir le second en y pratiquant une cavité sensiblement égal au diamètre du tuyau à brancher
  • on évasera les lèvres à la pince plate
  • ensuite, on procédera de la même façon que pour la jonction des autres tuyaux
  • on aura cependant soin de charger un peu plus fortement les bords du joint, avec le métal d’apport

Réparation dans la masse d’un tuyau

S’il s’agit d’une réparation à effectuer dans la masse d’un tuyau :

  • on commencera par le chauffer
  • on martèlera au marteau léger la partie à souder
  • puis on la grattera au couteau ou à la râpe
  • on chauffera convenablement la section à réparer
  • on y frottera le bloc de flux décapant en le laissant fondre
  • puis on y écrasera le métal d’apport

Lorsque ce dernier formera pâte, on le lissera au chiffon, le réchauffera, le repassera au flux décapant et le chargera de soudure.

On terminera l’opération par un lissage exécuté au moyen du chiffon de toile.

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